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Introduction
Le fondateur
Le terme aïkido
La pratique
L'aïkijo
L'aïkiken
L'aïkido est un budo (art martial japonais) sans agressivité, fondé par Morihei Ueshiba (1883-1969) au cours du XXe siècle, entre 1930 et 1960 (officiellement reconnu par le gouvernement japonais en 1940 sous le nom d'aïkibudo), mais basé sur des écoles d'arts martiaux bien plus anciennes (essentiellement le jujutsu de l'école Daïto Ryu, le kenjutsu et l'aïki-jutsu). Il est le résultat de la volonté de Maître Ueshiba.
L'aïkido se compose de techniques aux armes et à mains nues utilisant la force de l'adversaire, ou plutôt son agressivité et sa volonté de nuire. En fait, dans l'esprit de l'aïkido, il n'y a pas de combat, puisque celui-ci se termine au moment même où il commence. Conformément à cette logique, il n'existe pas de compétition d'aikido excepté dans certain styles particuliers comme le style Tomiki.
Il est important de noter dès cette introduction qu'il existe différents styles d'Aïkido répondants à différentes aspirations des écoles d'aïkido correspondants à la période de la vie du fondateur que pendant laquelle ils ont étudiés sous sa direction.
Né le 14 décembre 1883 à Tanabé petite ville proche d'Osaka sur l'île de Honshu, fils de Ueshiba Yoroku et Yuki, Morihei Ueshiba était de faible constitution, souvent malade et très nerveux. Dès son plus jeune âge, il fut fortement attiré par la religion. Pour se renforcer physiquement, son père le pousse à pratiquer le sumo et la natation dès l'âge de 10 ans. A vingt ans il se rend à Tokyo et passe ses soirées à étudier les anciennes techniques de Ju Jitsu, en particulier celles de l'école Kito, sous la direction du Maître Tokusaburô Tozawa, parallèlement, il pratique le Ken-Jutsu (sabre).
Après être tombé malade, il décide de se forger un corps neuf et solide. Il s'astreint à un entraînement dur et progressif basé sur la condition physique et la force pure.Bien que de petite taille (1,54 m), il était beaucoup plus fort que la moyenne. Mais, la seule force physique ne le satisfaisant pas, il se rendit à Sakai, afin d'y étudier le sabre de l'école Yagyu sous la conduite de Maître Masakatsu Nakai.
En 1903, Maître Ueshiba s'engage dans l'armée. Très vite, il devint le premier en tous genres d'exercices et plus particulièrement en Juken Jutsu (combat à la baïonnette).
En février 1915, au cours d'un voyage il rencontre le grand Maître de l'école Daito - Sokaku Takeda. Ce dernier décida de lui enseigner les techniques secrètes de Daitoryu. Dès son retour il ouvre un dojo et invite le Maître Takeda. Il lui construit une maison et s'occupe totalement de lui.
En novembre 1919, il rencontre un grand Maître mystique doué de rares pouvoirs spirituels : Wanisaburo Deguchi. Pour lui cette rencontre fut capitale car il avait conscience que s'il maîtrisait la force et la technique, son énergie spirituelle restait fragile et chancelante, à la moindre épreuve psychologique.
C'est à cette époque qu'il comprit que le vrai Budo n'est pas de vaincre un adversaire par la force mais de garder la paix en ce monde, d'accepter et de favoriser l'épanouissement de tous les êtres. Si la recherche spirituelle est présente dans tous les arts martiaux japonais, jamais personne ne l'avait approfondie jusqu'à englober en son sein l'amour de l'humanité.
En 1926, le nom de Ueshiba commençait à être connu et d'éminents Budokas ainsi que d'importantes personnalités du monde politique ou militaire lui rendirent visite.
Il s'installa en avril 1931 à Wakamatsu-cho, un quartier de Tokyo dans un dojo nouvellement construit qui prit le nom de Kobukan.
Pendant les années de guerre, Maître Ueshiba se retira à Iwama, à 120 kilomètres de Tokyo, où se trouve actuellement le sanctuaire de l'Aïkido (Aïki Jin Ja).
En 1946, les Américains ayant interdit la pratique de tous les arts martiaux au Japon, le dojo de Tokyo fut fermé, jusqu'en 1948, date à laquelle il prit le nom d'Aïkikaï. L'Aïkido fut le premier art martial qui reçut l'autorisation de reprendre la pratique en raison de sa tendance pacifiste.
Dès lors, le nombre des élèves ne fit qu'augmenter et c'est à cette époque que naquit vraiment la forme moderne de l'Aïkido.
Dès les années 50, Maître Ueshiba, âgé de 67 ans, laissera de plus en plus le soin de l'enseignement à son fils et à ses meilleurs disciples, dont certains émigreront à l'étranger, répandant ainsi l'Aïkido à travers le monde.
Lorsque le vénérable Maître mourut le 26 avril 1969, l'Aïkido était pratiqué par des centaines de milliers de personnes sur les cinq continents.
"Nul ne peut m'enlever ma force, puisque je ne m'en sers pas"
Ô Sensei Morihei Ueshiba
Le terme aïkido (aikido en japonais) est composé de 3 kanji signifiant :
Aïkido peut donc se traduire par « la voie de la concordance des énergies ». En effet, le terme « concordance » est plus près du sens japonais original de l'aïki comme étant une action de rencontre (explicité dans la composition du kanji) que le terme « harmonisation ». L'« harmonie » peut être le résultat souhaité de la pratique de l'aïkido, mais on ne fait pas d'aïkido sans faire concorder les énergies (ce qu'on fait avant et après, harmonieux ou non, importe peu tant qu'à l'aïkido comme tel).
L'aïkido, par la concordance (« mettre les coeurs ensemble »), amène à un résultat où il sera possible de communiquer avec le « partenaire », chose impossible si on a dans l'idée de l'harmoniser (« amener à une entente, se mettre d'accord », ce qui est peut-être impossible en partant) ou de le détruire. Un autre problème soulevé est qu'« harmonie » implique souvent une notion d'amitié ou de paix, ce qui est superflu (on ne peut pas être aimé par tout le monde même si soi-même on aime tout le monde). Par exemple, les japonais utilisent le mot wago pour « harmonie », terme composé de « paix » et de « concorder » : en concordant vers la paix, on crée l'harmonie.
Il existe 4 aspects fondamentaux en Aïkido
Ô Sensei exécutant le torifune
La pratique des Arts Martiaux, comme toute pratique physique nécessite une préparation physique pour prévenir les blessures du corps. Mais en tant que Budo, la dimension spirituelle est aussi présente dés cette préparation, aussi, il ne consiste pas seulement en des exercices de préparation physique mais aussi de purification de l'esprit.
Si on arrive dans le Tori fune à bien unifier les mouvements de son corps avec les sons Ho .. Ei, le son de sa propre voix se modifie; il devient plus profond, plus grave, mais en même temps plus doux. A ce moment la vitesse du mouvement de son propre corps s'accroît naturellement, sans entraîner d'essoufflement.
Cet exercice de vibration est un exercice purificatoire shintoïste que l'on pratiquait sous des cascades d'eau (comme celle que l'on trouve à Iwama). On parle de misogi externe.
Ô Sensei pratiquant le
mouvement vibratoire
Les pratiquants se tiennent debout, les pieds distants de la largeur des épaules.
On joint les mains (gauche par dessus la droite). Dans le creux formé entre les mains il faut imaginer une boule d'énergie qui doit croitre lors du déroulement de l'exercice. On secoue alors vigoureusement ses mains qui sont au niveau du hara (un peu au-dessous du nombril) de manière à faire vibrer tout le corps. (des pieds à la tête via la colonne vertébrale)
Dans la pratique du FURITAMA, les mains peuvent se mouvoir de plus en plus vite, indépendamment de notre volonté et le corps au lieu de se durcir va se détendre et faciliter ainsi la circulation d'énergie.
Pendant le Furi tama, une sensation de chaleur sera vécue dans les avant-bras, les bras et parfois dans les jambes.
« techniques liées à la puissance du souffle », est le quatrième pilier de l'aïkido. Le Fondateur disait : « La respiration est le fil qui tisse la trame et la chaîne de la création, lorsque vous pouvez sentir la myriade de variations des souffles dans l'univers, les techniques d'aïkido naissent individuellement. » A l'origine, les techniques de Kokyu ho, qui étaient dites contenir le secret de la vraie puissance, n'étaient jamais enseignées en public. Le fondateur avait l'habitude, lors de démonstrations, de montrer la surprenante puissance du souffle en invitant des élèves à pousser de toutes leurs forces son bras tendu, ou même un bâton qu'il tenait à bout de bras, puis son application technique (sokumen iriminage).
En plus des techniques à main nues, l'aïkido comporte l'étude du maniement d'armes en bois : le sabre ou bokken, le bâton ou jo, le couteau ou tanto.
Dans notre école, l’apprentissage des armes n’est pas réservé aux seuls anciens, mais commence après quelques semaines de pratique seulement.
L’apprentissage des armes développe la précision et la vigilance et permet de travailler dans des espaces et des temps différents de ceux de l’aiki tai (pratique à mains nues).
Le Ken est le sabre, l'arme du Samouraï, le reflet de son âme, le garde de son corps. En aucun cas, le Samouraï ne se sépare de son Ken. Dans la pratique, nous utilisons une arme de bois, le Bokken, qui est l'image du sabre. O'sensei a beaucoup travaillé pour intégrer l'art du sabre dans l'Aïkido.
Tout comme le boken et le tanto, le Jo (bâton) est un outil pédagogique permettant d'appréhender les notions de distance et de placement.
Il se pratique dans le cadre de l'Aïki-jo, soit individuellement sous forme d'enchaînements simples regroupant différentes manipulations
de base du bâton et permettant d'exercer son habileté gestuelle, soit avec un ou des partenaires dans des phases de simulation de combat (kumi-jo).
Le tanto est une sorte de dague ou de poignard sans garde ne possédant qu'un seul tranchant.
Le tanto en bois est utilisé en Aikido pour apprendre à désarmer un agresseur muni d'un couteau (TANTO DORI).
Prolongement »yin »de l’aikitai, l’aikijô se travaille dans notre école avec un jô, (bâton en bois d’une longueur de 1m28). L’aikijô est l’élément « terre » de la pratique de l’aikido.
L'Aïkijô, c'est avant tout la terre, la relation de l'homme à la terre. En dehors d'un enchaînement que nous a laissé maître Kobayashi, l'Aïkijô se travaille essentiellement autour de trois principes de base :
En aikijo, les 3 frappes de bases sont :
Le travail s’organise sous formes de kihon avec un partenaire, et d’enchainements à 2, 3 ou 4 attaquants.
Il existe également une pratique du jô avec un partenaire sans arme, appelée jôdori.
Prolongement « yang » de l’aikitai, l’aikiken se pratique avec un bokken (ou ken, sabre en bois), symbole de vie et de prospérité. Le bokken est l’élément « ciel » de la pratique de l’aikido. Il correspond au travail et à la dynamique du regard. L’aikiken est défini comme étant la pratique la plus élevée, celle qui nous enseigne l’aspect spirituel de l’aikido. Il s’étudie par la direction des yeux conjuguée à la direction de la pointe du sabre.
En aikiken, toutes les coupes répondent à l’un de ces 3 principes :
Le travail s’organise sous formes de kihon avec un partenaire et d’enchainements à 2, 3 ou 4 attaquants.
Il existe aussi une pratique du bokken avec un partenaire sans arme, appelée ken-dori.